Ce Cru Bourgeois Exceptionnel est un vin atypique et rare.  Pas d'élevage sous bois neuf, pas d'extraction poussée, M. Boyer vinifie un Margaux qui privilégie la finesse et le fruit tout en gardant un long potentiel de garde. En effet, rares sont les vins qui tiennent vingt ans sans s'assécher. Vous en aurez la preuve avec cette cuvé :  un vin tout en dentelles à contre-courant de ses prestigieux voisins. Les flacons proviennent directement de la cave de M. Boyer pour intégrer la nôtre, les bonnes conditions de conservation sont donc garanties.

Hors des modes

Terroir mis à part, tout comme le Château Grillet, Bel Air Marquis d'Aligre pourrait être une AOC à lui tout seul. Hors du temps et hors des modes, M. BOYER produit, depuis 53 ans, contre vents et marées et pour notre plaisir, un vin avec des critères qui lui sont propres et il n'est pas prêt d'en changer. Le contraste avec ses prestigieux voisins est déjà saisissant. En effet, point de pelouse taillée aux ciseaux, pas de drapeaux à l'entrée, aucun panneau de signalisation invitant l'oenophile à déguster, la propriété a tout simplement l'air ... de tomber en ruine. 

Un vignoble atypique

La superficie du vignoble est de 13 hectares, comprenant quelques parcelles à moitié vide de vignes centenaires que M. BOYER ne se résout pas à arracher, soit environ 12 hectares de vignes d'un âge moyen de 35-40 ans avec une densité de 10 000 pieds/ha comme le voulait la tradition. Le vignoble, sis sur des croupes de graves légères, est scindé en deux, une partie sur Sousssans à coté du château, l'autre parcelle est contigue à celles du Pavillon Blanc de Château Margaux. Très sensible au gel, les gelées printanières de 1991 et 1997 lui ont ainsi été fatales. Il est constitué de 35% de Merlot, 30% de Cabernet Sauvignon, 20% de Cabernet Franc, 10% de Petit Verdot et 5% de Malbec. En passant devant Bel Air, les marchands de fumures chimiques et d'azote passent leur chemin, le vignoble n'est que très légèrement amendé en fumures organiques exclusivement. De toute façon, la vigne n'est pas poussée au rendement (20 à 30 hl/ha maximum). M. BOYER n'a ainsi pas besoin d'effectuer des vendanges vertes. Pour mémoire, l'AOC Margaux autorise un rendement de 45 hl/ha maximum. 

Une vinification "à l'ancienne"

Environ 30 000 bouteilles sont produites seulement chaque année. Pas de cuves inox thermorégulées et pilotées par un tableau de bord d'Airbus, le cuvier est constitué de simples cuves béton. Sur les 70 millésimes qu'il a vinifiés, les fermentations ont toujours démarré naturellement, même en année froide. La fermentation démarre lentement sans intervention extérieure pour finir en douceur après environ 5 semaines de cuvaison. Contrairement à ses homologues qui préfèrent placer le vin en barriques pour une clarification plus rapide afin qu'il soit plus présentable à l'agrément, le Bel Air Marquis d'Aligre est élevé en cuve jusqu'au mois de mai. Puis, le vin fait un court passage en barriques de 5 à 6 mois seulement sans bois neuf pour s'arrondir et retourne ensuite en cuve pendant 2 ans.  M. BOYER recherche ainsi l'expression exclusive de son terroir sans apport extérieur. Le Château Bel Air Marquis d'Aligre doit être un vin complet. Si toute les facettes de son terroir ne peuvent s'exprimer du fait des conditions climatiques, toute la production est déclassé et vendue anonymement au négoce. C'est ainsi que vous ne trouverez pas de 1991, de 1992, de 1997, de 2006, 2007 et 2008. Vous ne trouverez pas non plus de 1993 et de 1994, mais ce sont des raisons personnelles qui ont motivé son choix. Une exception à la règle, dans les années 60, deux millésimes sont sortis sous l'étiquette "Marquis de Pomereu", qui font la joie de collectionneurs.M. BOYER ne produit pas de deuxième vin et a préféré faire vieillir son vignoble pour produire encore moins mais encore mieux.

Etant donné que son vin est élevé pendant 3 ans, vous ne trouverez donc pas du Bel Air Marquis d'Aligre sur le marché des primeurs. Vins Etonnants est un des rares cavistes en ligne à lui acheter son vin en direct.